Aventures en vélo

L'homme et la mare !

Homme libre Philippe, tu chériras la mare !
La mare est ton miroir, comme attiré par elle
Et ton triste destin, en forêt de Sénart
Fut d’aller y plonger … c’est vrai qu’elle était belle.
Le Président et moi, nous sommes demandés
Sans doute tel Narcisse il veut voir son image
Se refléter dans l’eau. Étrange destinée
De cet homme discret et soudain bien peu sage.
Peut-être voulait-il nous prouver son courage
En fonçant droit devant, mon Dieu qu’il était fou.
Ses yeux l’ont-ils trahi … qu’il aille chez Afflelou !
Impuissants, nous ne pûmes éviter le carnage.
Notre fougueux ami dans la mare aux grenouilles
Avait de l’eau glacée … plus haut que les genoux !
Trempé de haut en bas, le portable en quenouille
Il émergea enfin, revenant parmi nous.

Tu nous a bien fait rire par ce rugueux contact.
Trempé, certes mais digne et ton honneur intact.
Nous qui étions restés poltronnement au sec
Tu nous as démontré ce qu’était un vrai mec.
Une prochaine fois faudra-t-il t’équiper
De palmes et d’un tuba, d’une bouée canard.
Grasse à toi camarade un nouveau sport est né.
Homme libre Philippe, tu chériras la mare !
Gilbert

Une matinée à la Cipale ou Il faut toujours croire en ses rêves

Je ne vais pas jouer à l’ancien qui raconte sa vie, n’empêche que, quand j’étais môme, mes parents m’emmenaient voir des courses de vélos sur piste. A l’époque, il y en avait beaucoup. Époque d’avant tous les écrans ! Bien entendu, l’enfant que j’étais rêvait de devenir « pistard ». On les appelait les « coureurs de soie » par rapport aux routiers poussiéreux, ou les « écureuils ». Pourquoi les écureuils ? Parce que des équipes de deux ou trois coureurs se relayaient à tourner jour et nuit sans arrêt pendant « Six jours ».

La vie en a voulu autrement, j’ai fait (je fais) toujours beaucoup de vélo de route mais je n’ai jamais pratiqué la piste.

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LA MAIN

Bernard LUCAS

Tu me prends la main

Comme un dernier adieu

Et doucement tu la lâches

Sans faire de bruit

Ainsi s’en va la vie

  • Ne pars pas l’ami

  • Ne pars pas, reste encore un peu

La course n’est pas finie

Je te raconterai …

Des histoires de vélos et de bistrots

Des histoires de perdants et de gagnants

Je te parlerai de la vie

Une petite vie, mais notre vie

Quarante ans ici, c’est un peu chez moi aussi

Qui s’en va aujourd’hui

  • Ne pars pas l’ami

  • Ne pars pas, reste encore un peu

Demain on refera le monde

Encore une fois…

L’Indochine et l’Algérie

La fin de nos colonies

Paris qui brûle sa jeunesse

A un général en détresse

Le grand Brel est parti

Un Enfoiré l’a suivi

Les conscrits quittent la France

Les banlieues sèment la violence

La canicule nous terrasse

Un rêve d’été s’efface

Nougaro se fait la malle

Une robe de cuir quitte la salle

Le ballon rond sublime la France

Black, blanc, beur pour une romance

La haine tue aussi à Paris

Et nous défilons pour Charlie

Notre-Dame brûle et Paris pleure

Tout passe, rien ne demeure

  • Ne t’en vas pas l’ami

  • Pas aujourd’hui

Raconter nos histoires

Sans emmerder personne

Pour ne pas exister seul

Et rabâcher sa solitude

Je t’emmènerai

voir le Tour de France

Juste pour le raconter aux amis

Et te voir sourire

Allez viens, ils s’impatientent

La Leffe est servie

Du dimanche au jeudi

Ils veulent t’entendre chanter…

Quand tu étais coureur cycliste

Tu décrochais les étoiles

Et nous étions heureux

  • Voilà c’est ta vie

  • Ta petite vie

  • Et la nôtre aussi l’ami

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